Obtenir l’innovation à impact grâce aux accélérateurs
L'essort des entrepreneurs sociaux.
Donner aux individus les moyens de devenir acteurs de leur propre avenir couronné de succès. Aider à concrétiser des idées innovantes pour élever les communautés. Leur fournir les outils et les connaissances nécessaires pour faire la différence. Depuis quelques années en Tunisie, le secteur de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) est en plein essor, avec une multiplication d’entrepreneurs sociaux. Ce qu’ils ont en commun, c’est leur volonté de mettre leur expertise au service de leur communauté et de l’environnement, de partager leur culture, avec l’ambition de construire un avenir durable. Dans l’ESS, ces entreprises, associations et fondations reposent sur un principe fondamental : la solidarité et l’utilité sociale. Ainsi, l’utilisation des bénéfices est encadrée afin de favoriser la réinvestissement au sein même de l’organisation.
L’ESS émerge lorsque cette utilité sociale est appliquée dans le milieu entrepreneurial. Au-delà de la simple recherche de profit, il s’agit de promouvoir un impact positif sur la société et le monde. BPI France partage ces objectifs en les déclinant en plusieurs catégories. Ils mettent l’accent sur : (1) l’inclusion, en apportant un soutien aux individus économiquement ou socialement « fragiles », (2) la cohésion territoriale, en contribuant au développement du lien social, (3) l’éducation et la citoyenneté, en renforçant l’éducation populaire et la participation, (4) le développement durable, en contribuant à la transition énergétique et à la solidarité internationale.
Des structures d'accompagnement pour chaque stade de développement.
L’Avise* (Agence au service du développement de l’ESS, travaillant avec des institution publiques et privées soucieuses de l’interêt général), avec l’appui de la Communauté Émergence et Accélération, a réalisé le premier annuaire des incubateurs et accélérateurs de l’ESS et de l’innovation sociale. Elle fournit aux entrepreneurs une synthèse des programmes d’appui à la création de projets de l’ESS partout en France et au delà.
Le paysage de soutien à l’innovation sociale est riche et diversifié, couvrant toutes les étapes, de la génération d’idées (via des générateurs de projets et des programmes d’innovation) aux développements majeurs (à travers des programmes d’accélération et de changement d’échelle, par exemple). Pour apporter les ressources adéquates, il est essentiel d’évaluer le stade de développement d’un projet avant de solliciter un dispositif d’accompagnement. Les incubateurs, par exemple, jouent un rôle clé dans la transformation d’une idée innovante en une entreprise pérenne. En revanche, les accélérateurs ont pour objectif d’accroître le potentiel d’une entreprise existante, en favorisant son expansion et son passage à l’échelle supérieure. Pour mieux visualiser ces différents acteurs, vous pouvez consulter la carte ci-contre créée par l’Avise.
Le contexte socio-économique en Tunisie
En Tunisie, une base solide existe déjà avec de nombreux commerces bénéficiant d’un savoir-faire ancestral. Une étude réalisée par l’ONU estime que plus de 50 % de l’économie du pays est informelle. Afin de structurer cette réalité et d’amplifier l’impact des petits entrepreneurs, les accélérateurs jouent un rôle essentiel. En offrant un soutien et des opportunités, ils aident à renforcer l’écosystème entrepreneurial en Tunisie, favorisant ainsi le développement d’une économie plus robuste et durable.
L’ONU souligne les nombreuses difficultés auxquelles font face les entrepreneurs en Tunisie ainsi que la nécessité urgente de développer le secteur. L’Objectif de développement durable (ODD) numéro 8, axé sur le travail décent et la croissance économique, est identifié comme l’un des objectifs prioritaires pour le pays. En 2022, près de 33% (37,5 millions de dollars) du budget alloué à la Tunisie était consacré à cet objectif, le plus élevé parmi les 10 autres objectifs juge prioritaires pour le pays (parmis les 17 objectifs). Cet investissement majeur provient en grande partie de l’Union européenne. Par ailleurs, le FMI, avec lequel la Tunisie avait signé un prêt de 2 milliards de dollars en octobre dernier, s’est retiré des négociations suite à l’échec de l’engagement en faveur des réformes dans le secteur public endetté du pays. Les conditions socio-économiques en Tunisie indiquent que le pays n’a pas réussi à répondre aux attentes économiques et sociales de la population. C’est au coeur même de cet ODD que l’ESS évolue, contribuant ainsi à relever ces défis et à favoriser un développement durable en Tunisie.
Les défis des entrepreneurs tunisiens et le rôle des accélérateurs dans leur résolution.
Les obstacles auxquels sont confrontés les entrepreneurs en Tunisie et l'appui des accélérateurs pour y faire face, selon le rapport de l'ONU.
Le rapport de l’ONU met en lumière les défis concrets auxquels font face les entrepreneurs tunisiens. L’affaiblissement de l’économie depuis 2008-2009, aggravée par la révolution de 2011, constitue un obstacle majeur à la progression des entrepreneurs. Des chiffres étayent cette réalité, tels que la baisse du taux de croissance, passant d’une moyenne de 4,4% entre 2000 et 2010, à une moyenne de 1% en 2019, ainsi qu’un taux de chômage atteignant 18% en 2020. Par ailleurs, les populations les plus vulnérables sont souvent marginalisées, et leur accès à des aides, à des services de santé et à une éducation de qualité est extrêmement difficile. De plus, l’accès à l’administration demeure restreint, en particulier dans les zones rurales. C’est pourquoi l’économie informelle joue un rôle prépondérant en Tunisie, représentant près de 50% de l’économie. Les disparités persistent entre les régions, les zones urbaines et rurales, les hommes et les femmes, ainsi qu’entre les adultes et les enfants en termes de lutte contre la pauvreté. Pourtant ce sont ces populations qui souvent détiennent un savoir-faire ancestral et ont le potentiel d’apporter des innovations intéressantes pour le pays.
Comme le souligne l’ONU, l’inclusivité, l’éducation et les aides sociales sont des notions primordiales afin de mieux prendre en compte les besoins spécifiques de chaque population, en vue d’un développement plus durable.
Dans cette optique, Startup Tunisia a développé une plateforme de référence pour toutes les Startup tunisiennes, elle simplifie les démarches administratives de ces dernières. Leur programme Startup Act, permet aux entrepreneurs d’ouvrir un compte en devises étrangères et y déposer librement des fonds provenant de capitaux, revenus et dividendes en devises étrangères. Ces fonds peuvent être utilisés pour acheter des biens, créer des filiales à l’étranger et investir dans des sociétés étrangères. De plus, elles bénéficient d’exemptions fiscales, dont l’impôt sur les sociétés. Le montant autorisé est porté à 100 000 TND par an pour les startups. Elles sont considérées comme des opérateurs économiques agrées en vertu du Code des douanes, et sont exemptées des procédures d’homologation et de contrôle technique à l’importation du CERT (Centre d’Etudes et de Recherche en Télécommunication).
Les Accélerateurs comme acteurs indépendants dans le soutien aux entrepreneurs.
C’est dans ce contexte que les programmes d’accélération interviennent pour propulser les projets entrepreneuriaux. Les accélérateurs jouent un rôle crucial dans l’éducation des petits entrepreneurs en matière de commerce, de finance, d’administration et de responsabilité environnementale. Ils offrent une aide précieuse pour l’exportation et l’intégration à des réseaux commerciaux plus importants. Parfois, ils apportent également un soutien financier pour le développement des projets. De plus, les accélérateurs contribuent à favoriser l’inclusivité dans l’économie en accordant une attention particulière aux entrepreneurs marginalisés, notamment dans le sud tunisien, ainsi qu’aux femmes. Ils jouent un rôle essentiel dans la mise en valeur des produits créés, mettant en avant leur qualité et leur singularité.

Découvrez notre tout nouveau programme d’accélération !
Inspiré par ce mouvement, ILEY’COM a développé son propre projet d’accélération, NOUR’COM. Signifiant « Votre Lumière », le programme vise à mettre en avant des projets innovants et à éclairer le chemin des entrepreneurs sociaux afin d’accroître leur impact positif sur la société. Dans les années précédentes, un programme similaire avait été lancé, aboutissant à une récompense pour l’entrepreneur le plus prometteur. Cette année, au-delà de la récompense, ILEY’COM souhaite mettre l’accent sur la formation et la qualité de l’accompagnement. Comme les années précédentes, le programme se clôturera par l’éléction du meilleur produit éco-responsable de l’année. Le programme débutera en septembre prochain et les candidatures seront ouvertes dès le 4 juillet 2023.
L'importance de l'économie sociale et solidaire
La Tunisie se présente comme un pays avec un avenir prometteur grâce à l’émergence florissante du secteur de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS). Ce secteur offre aux entrepreneurs non seulement une source de motivation, mais une chance d’impacter positivement sa communauté, sa région,.
Pour soutenir ces entrepreneurs passionnés, il est essentiel de créer davantage de liens vers le marché, facilitant ainsi la promotion et la commercialisation de leurs produits et services. C’est pourquoi nous avons créé une plateforme dédiée, notre marketplace, où vous pourrez découvrir les produits et soutenir le travail de nos entrepreneurs sociaux. En encourageant cette dynamique entrepreneuriale au sein de l’ESS, nous contribuons à bâtir un avenir durable et prospère pour la Tunisie, où solidarité, innovation et impact social se conjuguent pour le bien de la communauté et de l’environnement.
Bibliographie
- Avise. (s.d.). Cartographie détaillée de l’accompagnement à la création en France. Récupéré de https://www.avise.org/sites/default/files/atoms/files/20230217/avise_carto_detaillee_accompagnement_creation.pdf
- Bpifrance Création. (s.d.). Qu’est-ce que l’économie sociale et solidaire ? Récupéré de https://bpifrance-creation.fr/encyclopedie/structures-juridiques/entreprendre-less/quest-ce-que-leconomie-sociale-solidaire
- Le Monde. (2023, 2 juin). En Tunisie, pour se passer des diktats du FMI, Kaïes Saïed veut taxer les riches. Récupéré de https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/06/02/en-tunisie-pour-se-passer-des-diktats-du-fmi-kaies-saied-veut-taxer-les-riches_6175870_3212.html
- Nations Unies Tunisie. (2021). Deuxième rapport national volontaire sur la mise en œuvre des ODD en Tunisie 2021. Récupéré de https://tunisia.un.org/fr/144837-deuxi%C3%A8me-rapport-national-volontaire-sur-la-mise-en-%C5%93uvre-des-odd-en-tunisie-2021
- Nations Unies Tunisie. (s.d.). Objectifs de développement durable (ODD). Récupéré de https://tunisia.un.org/fr/sdgs
- Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). (2022). Étude sur l’économie informelle en Tunisie. Récupéré de https://www.undp.org/sites/g/files/zskgke326/files/2022-12/Etude%20sur%20l’e%CC%81conomie%20informelle%20en%20Tunisie.pdf
- Startup Act. (s.d.). Découvrir le Startup Act. Récupéré de https://startup.gov.tn/fr/startup_act/discover
- Cadre de coopération pour le développement durable des Nations Unies (CCDDNU). (2021). Tunisie CCDDNU 2021-2025. Récupéré de https://unsdg.un.org/sites/default/files/2020-11/Tunisia-UNSDCF-2021-2025.pdf
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